Les gelées ont été presque généralisées à partir de 600 m d'altitude la nuit dernière au nord des Alpes. Sur les régions de plaine, le Chablais était également concerné par le gel. Ailleurs, soit à la faveur de la couverture nuageuse, soit grâce à la bise, les températures sont restées légèrement positives à 2 mètres du sol sur la plupart des stations de mesure officielles de basse altitude.
Mercredi matin : Légères gelées surtout sur la bordure nord et à l'ouest.
La nuit dernière, le ciel s'est partiellement dégagé, surtout sur la frange nord, le pied sud du Jura et l'ouest de la Suisse, si bien que les températures sont parfois descendues dans la zone de gelée légère. A l'exception de la plupart des vallées alpines, où la couverture nuageuse est restée généralement fermée, on a également pu enregistrer assez largement des gelées au sol jusqu'à localement moins de -4 degrés, avec même -5.3 degrés à Bâle-Binningen et -6.8 degrés à Fahy dans le Jura (voir les deux tableaux ci-dessous).
Température la plus basse (<600m, à 06:00)
Stations de plaine | Température la plus basse (en °C) |
---|---|
Granges (430 m, SO) | -1.5 |
Payerne (490 m, VD) | -1.3 |
Möhlin (308 m, AG) | -1.0 |
Cressier (432 m, NE) | -0.9 |
Mathod (435 m, VD) | -0.9 |
Hallau (419 m, SH) | -0.9 |
Delémont (439 m, JU) | -0.8 |
Berne (565 m, BE) | -0.8 |
Stabio (353 m, TI) | -0.8 |
Wynau (422 m, BE) | -0.5 |
Genève (420 m, GE) | -0.5 |
Koppigen (484 m, BE) | -0.4 |
Mosen (453 m, LU) | -0.4 |
Würenlingen (334 m, AG) | -0.3 |
Egolzwil (522 m, LU) | -0.2 |
Berne-Belp (510 m, BE) | 0.0 |
Mühleberg (483 m, BE) | 0.1 |
Zurich-Reckenholz (443 m, ZH) | 0.2 |
Leibstadt (341 m, AG) | 0.3 |
Bâle-Binningen (316 m, BL) | 0.4 |
Température la plus basse à 5cm du sol (<600m, à 06:00)
Dégâts de gel tardif à la vigne
Alors que des dégâts de gel à la vigne ont été signalés à plusieurs reprises ces derniers jours, notamment en Suisse romande et en Valais, la nuit dernière a été particulièrement délicate dans les régions viticoles du canton de Schaffhouse, avec des températures de -0,9 degré à 2 mètres au-dessus du sol et de -4,8 degrés à 5 centimètres du sol à Hallau. Pour des températures d'environ -1 degré et moins au niveau des pousses (environ 1 mètre au-dessus du sol), il faut alors s'attendre à des dégâts de gel. Ce seuil de température n'a pas été atteint à la station de mesure de Hallau. A de telles températures, il faut s'attendre, sans mesures de protection adéquates (p. ex. bougies antigel), à ce que les parties vertes des pousses gèlent partiellement, deviennent d'abord molles puis brun-noir et finissent par se dessécher (cf. fig. 1).
Fig. 1: Dommages causés aux vignes par le gel tardif; Source: wikipedia
En revanche, les grandes régions viticoles de la vallée du Rhin et du lac de Zurich ont bien passé la nuit, la couverture nuageuse y est restée généralement fermée, de sorte qu'il n'y a pas eu de gel et, dans la plupart des cas, pas de gel au sol non plus.
En raison du temps exceptionnellement chaud en mars et avril, et donc d'un développement beaucoup plus avancé que d'habitude, les annonces de dégâts de gel sur les vignes se multiplient non seulement dans certaines parties de la Suisse, mais aussi en France, en Allemagne, en Autriche et au Tyrol du Sud.
Encore deux nuits délicates
Les nuits de demain jeudi et d'après-demain vendredi seront encore froides, il faut s'attendre à des gelées locales et, surtout en Suisse alémanique, à des gelées au sol assez fortes sur une grande partie du territoire. Les agriculteurs ne sont pas encore au bout de leurs peines...
Gelées presque généralisées au dessus de 600 m d'altitude ce lundi matin
La nuit dernière, les températures ont régulièrement été négatives au dessus de 600 mètres d'altitude. En dessous sur les régions de plaine, on observait également du gel dans le Chablais. Ailleurs sur le Plateau suisse et autour du Léman, à la faveur soit de la couverture nuageuse soit de la bise, les températures sont en général restées légèrement positives à 2 mètres du sol.
En revanche, on observait des gelées au niveau du sol sur une grande partie du territoire, avec des valeurs localement en dessous de -4° et même sous la barre des -5° à Neuchâtel (voir les deux tableaux suivants ainsi que la figure 1).
Température la plus basse (<700m, à 06:40)
Température la plus basse à 5cm du sol (<700m, à 06:40)
Fig. 1: A Neuchâtel, la nuit dernière, il a fait moins de -5 degrés au sol.; Source: roundshot
D'autres nuits délicates jusqu'à vendredi
Des températures minimales autour de 0° ou légèrement inférieures - ainsi que des gelées au sol - sont également attendues pour les nuits à venir et jusqu'à vendredi. La Suisse romande étant un peu plus exposée au gel que l'Est du pays, car les éclaircies nocturnes y sont plus fréquentes.
La situation pour les cultures proches du sol ainsi que pour les vergers et les vignobles reste donc délicate.
2023/2024 : un des hivers les plus doux depuis le début des mesures
L'hiver météorologique 2023/2024 (de décembre à février) restera dans les annales météorologiques comme l'un des plus doux, l'écart actuel par rapport à la moyenne pluriannuelle 1991-2020 étant de 2,6 degrés sur l'ensemble du pays.
Fig. 1: Écart de température de l'hiver actuel par rapport à la moyenne à long terme 1991-2020; Source: MeteoNews, UBIMET
L'hiver le plus doux depuis le début des mesures en 1864 a été l'hiver 2019/2020 avec un écart de 2,7 degrés. Nous n'atteindrons probablement pas cet hiver de justesse, mais nous atteindrons probablement le deuxième hiver le plus doux de 2006/2007 avec un écart de 2.45 degrés.
Un hiver de plus en plus doux
Si l'on regarde les températures hivernales depuis 1864, on constate que les hivers sont de plus en plus doux. Depuis la fin des années 80 du siècle dernier, les barres rouges se multiplient et se concentrent sur les dernières années (= écart positif par rapport à la moyenne 1991-2020).
Fig. 2: Evolution des températures hivernales en Suisse depuis 1864; Source: MeteoStats - Schweizer Klimastatistiken nach Daten von MeteoSchweiz
Un printemps de plus en plus précoce
La nature réagit à des hivers en moyenne de plus en plus doux et se réveille de plus en plus tôt de son hibernation. Cela se voit également si l'on se réfère au calendrier de la nature, le calendrier phénologique. Celui-ci observe et enregistre les dates d'apparition des phénomènes caractéristiques, et pour les plantes, les stades de croissance caractéristiques. Le calendrier phénologique divise l'année en 10 saisons.
Fig. 3: Calendrier phénologique de la Suisse avec les types d'indicateurs correspondants; Source: MeteoNews
Après l'hibernation, le pré-printemps commence normalement vers la mi-février avec la floraison des noisetiers, des perce-neige et des crocus. Mais cette année, la floraison des noisetiers s'est intensifiée dès la deuxième quinzaine de janvier, ce qui s'est traduit par une augmentation des symptômes chez les personnes allergiques au noisetier. Le développement des plantes dépend principalement des températures. Dès qu'il fait suffisamment chaud, elles activent leurs systèmes, produisent des fleurs ou commencent à faire pousser leurs feuilles. Le fait que les plantes cessent d'hiberner de plus en plus tôt est une réaction directe à l'augmentation des températures hivernales. Les séries de mesures phénologiques à long terme sont donc un indicateur important du changement climatique et mettent en évidence ses effets locaux. Selon les études phénologiques à long terme de MétéoSuisse, la floraison des noisetiers, et donc le début du printemps, a avancé de plus de deux semaines depuis les années 50 du siècle dernier. Non seulement le début du printemps commence en moyenne de plus en plus tôt, mais aussi les deux autres phases du printemps (premier printemps et plein printemps). MétéoSuisse calcule à cet effet ce que l'on appelle l'indice de printemps, qui montre, à l'aide de dix phases phénologiques (p. ex. floraison du noisetier, déploiement des feuilles du marronnier, floraison du pissenlit, etc.), le moment du développement de la végétation au printemps en tant qu'écart en jours par rapport à la moyenne à long terme 1991-2020 (cf. figure 4).
Fig. 4: Indice de printemps, représenté par l'écart en jours par rapport à la moyenne 1991-2020 (en vert clair, début plus précoce que la normale, en vert foncé, début plus tardif); Source: MeteoSchweiz
La comparaison des figures 2 et 4 montre que l'indice printanier coïncide très bien avec les températures hivernales, les hivers doux étant le plus souvent corrélés à un développement précoce de la végétation et inversement les hivers frais à un développement tardif.
Développement de la végétation particulièrement avancé cette année
Cette année, le développement de la végétation est particulièrement avancé en raison de la douceur exceptionnelle de la première quinzaine de février. Ainsi, outre les perce-neige, les nodules printaniers et les crocus, on trouve déjà les premières jonquilles en fleurs dans les jardins et les parcs, et les premières fleurs de pissenlit dans les prairies (voir fig. 5 et 6). Normalement, la floraison des jonquilles a lieu en mars et celle des pissenlits en avril (bien qu'il faille préciser que les pissenlits ne fleurissent actuellement que de manière isolée et qu'ils ne fleuriront en masse que bien plus tard).
Fig. 5: Premières fleurs de pissenlit actuellement dans la région de Sargans; Source: Bild: Roger Perret
Fig. 6: Premières jonquilles en fleurs dans la région de Sargans; Source: Bild: Roger Perret
Effets du développement de plus en plus précoce de la végétation
Le développement de la végétation, en moyenne de plus en plus précoce au printemps, a de nombreux effets, tant positifs que négatifs. L'allongement de la période de végétation peut avoir des effets positifs sur l'agriculture, en particulier sur les cultures maraîchères et, en partie, sur les cultures de céréales, de baies et de fruits. Par exemple, les framboises et les mûres, qui produisent continuellement de nouveaux fruits, profitent d'une période de végétation plus longue, et pour les fraises et les cerises, le début de la récolte, en moyenne plus précoce, est souvent un avantage, car les consommateurs peuvent être approvisionnés plus tôt en produits locaux très prisés. En outre, les températures moyennes plus élevées permettent de cultiver de nouvelles cultures thermophiles. La culture du soja et la culture de variétés plus tardives dans la culture du maïs ou la culture de fruits thermophiles comme le kiwi, les olives ou les kakis en sont des exemples.
Les aspects positifs sont toutefois contrebalancés par de nombreux effets négatifs. Outre l'augmentation des symptômes du rhume des foins, le développement toujours plus avancé de la végétation au printemps augmente également le risque de gel tardif, en particulier pour les arbres fruitiers et les vignes, et des mesures de protection sont de plus en plus souvent nécessaires (cf. figure 7).
Fig. 7: L'arrosage des couronnes contre les gelées tardives des arbres fruitiers est de plus en plus nécessaire; Source: certiseurope.de
De plus, les arbres fruitiers qui fleurissent de plus en plus tôt peuvent rester sans fruits si les insectes qui les pollinisent éclosent plus tard. Les maraîchers sont également confrontés à des problèmes de gel tardif : ils peuvent certes semer plus tôt, mais doivent souvent protéger leurs cultures du froid avec un voile ou des tunnels. En outre, la pression des ravageurs augmente également, les hivers froids réduisent généralement cette pression, tandis que les hivers doux permettent à davantage de ravageurs de survivre à l'hiver.
L'impact sur les relations écologiques de l'allongement de la période de végétation est globalement difficile à évaluer. Certaines espèces sont très adaptables et s'accommodent de nombreuses conditions en tant que généralistes, tandis que d'autres espèces sont moins adaptables et sont évincées. De plus, il s'agit souvent d'espèces exotiques envahissantes qui pourraient s'adapter rapidement et évincer ainsi les espèces indigènes. Dans l'ensemble, il faut s'attendre à des changements majeurs au niveau de la flore et de la faune.
clause de non-responsabilité
Le contenu de cet article a été traduit au moins en partie par ordinateur à partir d'une autre langue. Des erreurs grammaticales ou des imprécisions sont donc possibles. Veuillez noter que la version linguistique originale de l'article doit être considérée comme faisant foi.