D'un côté, El Niño qui normalement réduit l'activité des tempêtes tropicales dans l'Atlantique. De l'autre, les eaux de surface plus chaudes que jamais qui augmentent cette activité. Qui l'emportera ?
Les eaux chaudes contre El Niño
Le 3 août, l'Université d'État du Colorado a publié une mise à jour de ses prévisions pour la saison des ouragans 2023. Normalement, El Niño devrait réduire l'activité tropicale dans l'Atlantique. Mais malgré le développement d'un éventuel El Niño assez robuste, le phénomène est encore modeste pour l'instant. Les températures de surface des eaux dans le Pacifique demeurent plus élevées que la moyenne.
Cisaillements de vents
Une certaine incertitude demeure quant à l'intensité qu'El Niño prendra au cours des prochains mois. El Niño a tendance à amplifier le vent en haute altitude venant de l'ouest vers les Caraïbes et l'océan Atlantique. Cette situation augmente le cisaillement, soit la différence de direction et d'intensité des vents en haute et en basse altitude. Un fort cisaillement désavantage la formation d'ouragans, en déchirant en quelque sorte les tempêtes tropicales.
Beaucoup d'eau "chaude"
Cependant, la température des eaux dans l'Atlantique tropical et subtropical continue d'atteindre des niveaux record. À certains endroits, elle est plus de 5 degrés au-dessus de la normale. De l'eau plus chaude fournit de l'énergie aux ouragans. La température élevée des eaux dans le nord de l'Atlantique est la principale raison de cette prévision de saison plus active que la normale pour les ouragans.
Prévision : 18 tempêtes tropicales
Le Projet de météorologie tropicale de l'Université de Colorado prévoit que 18 tempêtes tropicales se formeraient en 2023. Ce nombre inclut les cinq déjà répertoriées, soit celle de janvier, Arlene, Brett, Cindy et Don. Il resterait donc 13 tempêtes tropicales d'ici la fin de l'année.
Fig. 1; Source: Pixabay
Pronostic : quatre ouragans majeurs
De ce nombre, l'équipe d'experts prévoit que neuf deviendront des ouragans, incluant Don qui est déjà passé. Quatre deviendraient des ouragans majeurs, soit de catégorie 3, 4 ou 5 sur l'échelle de Saffir/Simpson, avec des vents soutenus de plus de 178 km/h.
Une saison plus active
Malgré les catastrophes qu'ont été Fiona et Ian, la saison 2022 a été près de 25 % moins active que la moyenne en matière d'énergie cumulative des cyclones tropicaux. Mais les nombres de tempêtes nommées et d'ouragans se situent près des normales. L'équipe de l'Université du Colorado prévoit que la saison 2023 serait 30 % plus active que la moyenne.
