La saison des orages débute

La saison des orages

En principe, les orages peuvent se produire toute l'année en Europe centrale, mais ils sont relativement rares durant le semestre d'hiver. Il s'agit alors le plus souvent d'orages de grésil ou de neige sous l'influence de l'air froid d'altitude ou d'orages à proximité de fronts froids marqués. La véritable saison des orages dans l'espace alpin commence toutefois en moyenne en avril et se termine en septembre.

Cela dépend en premier lieu de la position du soleil : selon la situation météorologique générale, la saison commence quelques semaines après l'équinoxe de printemps et se termine quelques semaines avant l'équinoxe d'automne, lorsque les journées durent plus de 13 heures environ. Des journées plus longues et plus ensoleillées signifient également une augmentation progressive du niveau de température. De plus en plus de chaleur est stockée dans le sol et, avec un certain retard, dans les eaux. Des températures plus élevées signifient plus d'énergie qui peut être transformée lors d'événements météorologiques tels que des orages.

À cela s'ajoute un autre facteur important, à savoir la vapeur d'eau. Une masse d'air très froid ne peut en absorber et en retenir que peu; les quantités et intensités potentielles des précipitations sont alors plutôt faibles. Plus la température de l'air est élevée, plus la quantité de vapeur d'eau pouvant être absorbée est importante. L'évaporation de l'eau nécessite beaucoup d'énergie, qui est ensuite stockée dans l'air sous forme de vapeur d'eau gazeuse, comme une sorte de batterie. Cette énergie est à nouveau libérée lors de la condensation. 

Un paquet d'air ascendant se refroidit de 1 degré par 100 mètres. Tant qu'il reste plus chaud et donc plus léger que l'air environnant, il continue à s'élever (comme une montgolfière, mais sans enveloppe). L'humidité relative augmente alors, et à 100 %, la vapeur d'eau présente commence à se condenser et des nuages se forment. La chaleur de condensation libérée est à la disposition du paquet d'air, et si la stratification est suffisamment instable, rien ne freine son mouvement ascendant. Parfois, ce n'est qu'à la limite supérieure de la troposphère, au niveau de la tropopause, que le processus s'arrête. Dans la stratosphère située au-dessus, les températures de l'air environnant augmentent à nouveau rapidement et stabilisent la stratification. Un signe visible de cette couche d'inversion marquée est l'enclume d'un nuage d'orage qui se forme ici. 

Bien entendu, le déroulement de la saison des orages est différent chaque année, car la situation météorologique générale du moment a bien sûr une influence décisive ! Plusieurs facteurs doivent être réunis. Sans humidité, aucun nuage ne se forme lors de l'ascension d'une bulle thermique ; sans une instabilité suffisante, l'air ne s'élève pas assez loin ou est freiné trop tôt. En règle générale, la plupart des orages en Suisse se produisent typiquement en juin et juillet, puis leur fréquence diminue déjà dans le courant du mois d'août (surtout dans la deuxième moitié du mois).

Mais c'est en mai que la variabilité entre les années est la plus forte ! Si le mois de mai est frais, les orages sont rares. En revanche, s'il fait déjà chaud au début de l'été, des orages très violents sont déjà possibles. Par exemple, le 2 mai 2013, il est tombé 50 mm de pluie à Schaffhouse lors d'un violent orage, dont 32,8 mm en 10 minutes seulement ! Il s'agit de la deuxième valeur la plus élevée jamais enregistrée en Suisse. 

Évolution diurne

Actuellement, les contrastes de pression sur l'Europe centrale sont faibles. En altitude, l'air est comparativement froid, ce qui rend la stratification instable. Dans l'espace alpin, l'air n'est certes que modérément chaud, mais il est légèrement humidifié. Dans la situation actuelle, les facteurs d'influence locaux comme la topographie et la végétation ont une influence décisive. 

Poursuite de conditions instables mercredi 

Après une journée de mardi marquée par des orages surtout sur le Gros-de-Vaud, la Broye et jusqu'au canton de Berne, les averses vont s'estomper et se raréfier en soirée, augurant d'une nuit en général sèche sur l'ouest du pays.

Demain mercredi, un caractère météorologique similaire nous attend. La matinée devrait se dérouler entre soleil et formations nuageuses régionalement, voire aussi localement quelques nappes de brouillard au lever du jour sur le Plateau. Puis, par instabilité, au fil des heures, une rapide évolution diurne va se mettre en place et le ciel aura tendance à s'ennuager.

Les premières averses orageuses seront possibles un peu avant la mi-journée dans le Jura, puis en début d'après-midi sur les Préalpes, mais également sur le Plateau et en Gruyère, avec de la grêle possible sous les cellules les plus actives. Le risque d'averses persistera en soirée. Côté températures, les maximales devraient atteindre entre 18 et 20 degrés.

Jeudi, sous l'influence d'une petite dépression d'altitude, un ciel chargé se profile en matinée avec des zones d'averses possibles en toutes régions. Un tendance à l'accalmie se mettra en place dans l'après-midi avec le développement d'éclaircies, annonçant le retour à un temps sec généralisé en soirée. Les températures seront plus fraîches, avec des maximales de 14 à 16° en plaine et 11° à 1000m.

Vendredi, quelques plaques de nuages bas résiduelles sont prévues en matinée. Elles se mueront en cumulus de beau temps l'après-midi. Ces cumulus seront plus joufflus dans le Jura et le long des Préalpes, mais ils ne donneront en principe pas d'activité. Sinon, on attend le retour à une météo bien ensoleillée sous une bise modérée. 

La bise sera toujours de la partie ce week-end. Le soleil devrait être généreux en plaine, tandis que des orages pourront éclater les après-midis en montagne, surtout dans le Jura et samedi.