En ce mercredi, le troisième mois de l'année 2023 a été entamé. Mars est souvent synonyme d'ambiance printanière, mais en l'occurence, c'est l'hiver qui semble vouloir jouer les prolongations.
Un mercredi 1er mars gris et carrément froid
Au niveau de la situation générale, un puissant anticyclone est centré vers l'Écosse, tandis que des basses pressions s'épanouissent sur la Méditerranée occidentale. Entre ces deux systèmes météorologiques, un courant de bise s'écoule en direction de la Suisse et continue de faire affluer de l'humidité dans les basses couches, ce qui se traduit par la présence de stratus au nord des Alpes et de températures froides pour la saison.
L'ensoleillement a été particulièrement faible ce mercredi au nord des Alpes. Parfois entre Bâle et le lac de Constance, ce sont zéro minute de soleil qui ont été mesurées. En direction du lac Léman, on ne relève souvent guère plus que quelques minutes d'ensoleillement sur l'ensemble de la journée. Pour profiter de belles conditions, il fallait se rendre en Valais central où le soleil a brillé autour de 7 heures, tout comme sur les reliefs au nord des Grisons où jusqu'à 9 heures de soleil ont été enregistrées durant cette journée.
Fig. 1: Durée d'ensoleillement en Suisse le 1er mars; Source: UBIMET
Comme corollaire, le manque de soleil combiné à un courant de bise a forcé les températures à végéter autour de valeurs parfois proches du 0 degré, notamment sur le nord de la Suisse.
Dans la ville de Saint-Gall, la journée a même été sans dégel. Sur la plupart des grandes villes de Suisse, les maximales affichaient des valeurs comprises entre 1 et 2°. Autour du Léman, il faisait plutôt autour de 3°.
Sans être exceptionnelles, ces valeurs sont néanmoins particulièrement basses pour la saison, la normale des températures maximales au début du mois de mars étant plutôt comprise entre 7 et 8° à basse altitude. À noter qu'en moyenne théorique, on observe en mars une journée sans dégel en plaine sur le Plateau romand tous les 8 ans.
Fig. 2: Températures maximales mesurées en Suisse le 1er mars; Source: UBIMET
Poursuite de la fraîcheur ces prochains jours
Jusqu'au week-end, la situation météorologique globale ne va pas beaucoup évoluer. On retrouvera un anticyclone entre le nord des îles britanniques et l'Islande. Sur la Méditerranée, les basses pressions auront tendance à se décaler de l'Italie à la Grèce. Ainsi, en allant de la Sardaigne jusqu'au Péloponnèse en passant par la Sicile, il faut prévoir ces prochains jours un ciel assez chaotique et ponctué de zones d'averses parfois orageuses.
Fig. 3: Anomalie moyenne du champ de pression pour les 5 prochains jours au-dessus de l'Europe; Source: climatereanalyzer
En Suisse, le flux restera orienté de secteur Nord à Nord-Est. Dans les basses couches, un courant de bise se fera régulièrement sentir, même si cette dernière ne sera que faible à modérée. Cette bise continuera de drainer de l'humidité dans les basses couches - en général en dessous de 1500 m d'altitude.
Il faudra donc toujours compter avec la présence de grisailles. Elles devraient néanmoins mieux se résorber durant les après-midis, notamment sur le sud du Plateau et autour du Léman. Par contre, le ciel pourrait parfois rester plus gris sur le nord du Jura et l'Ajoie, ainsi qu'en direction de la Suisse alémanique.
Les températures seront fonction de la durée de l'ensoleillement. Les valeurs maximales pourraient rester souvent inférieures à la barre des 5° sur la frange nord du territoire, tandis qu'on prévoit des maximales comprises entre 6 et 8° autour du Léman, et proches de 10° en Valais.
C'est d'ailleurs sur le Vieux-Pays que l'ensoleillement se montrera le plus généreux, une fois les derniers débordements nuageux depuis la Méditerranée évacués d'ici à jeudi soir. En effet, le temps s'annonce plutôt bien ensoleillé dans les Alpes valaisannes de vendredi à dimanche.
Vers un changement de régime à partir de mardi
Après un mois de février exceptionnellement sec en Suisse romande, les précipitations pourraient enfin revenir à partir de mardi prochain. Pour l'heure, les intensités et la durée de ces dégradations est encore mal cernée.
Dans tous les cas, cela se fera encore sous des températures particulièrement fraîches - voire froides - entre mardi et jeudi. En effet, l'afflux d'air humide s'opérera dans un premier temps en provenance des régions arctiques en passant par la mer du Nord. Tant est si bien qu'en cas de précipitations, on parlera plutôt de giboulées sous forme de neige probablement jusqu'à basse altitude.
Par la suite - à partir du 10 mars - ce sont éventuellement les courants d'Ouest océaniques qui pourraient ramener des perturbations un peu plus active sous des températures moins fraîches. Mais cette tendance demande bien évidemment à être confirmée ces prochains jours.
Ci-dessous, une carte du champ de pression au sol et des Geopotentiels à 500 hPa, en allant de l'Atlantique Nord jusqu'à l'Europe. On voit que les couleurs bleues dominent sur la France, la Suisse et en direction de la Scandinavie. Ces couleurs sont synonymes de basses pressions dans la haute troposphère et - comme corollaire - de températures également en dessous des normales de saison en altitude. Une situation qui serait propice aux giboulées si elle venait à se confirmer.
Fig. 4: Carte des pressions au sol et des Geopotentiels à 500 hPa pour le mardi 7 mars; Source: Modèle ECMWF, UBIMET