Alors que nous vivons un été hors normes avec une succession de vagues de chaleur, un ensoleillement record et un important déficit de précipitations, retour sur les pluies bien trop rares de ces 12 derniers mois en Suisse.
11 mois déficitaires en précipitations depuis août 2021
Le constat est sans appel: après les pluies records et les inondations de juillet 2021, une période de sécheresse s'est progressivement installée en Suisse. Depuis le mois d'août 2021 et jusqu'au mois de juillet de cette année, soit une période de 12 mois, seul le mois de décembre présente un excédent de précipitations! La sécheresse que nous connaissons actuellement n'est donc pas récente et s'étire sur maintenant une année.
Précipitations de août 2021 à juillet 2022 / norme 1991-2020:
- Genève: 563 l/m2 / norme: 946 mm
- Lausanne-Pully: 725 l/m2 / norme: 1132 mm
- La Chaux-de-Fonds: 972 l/m2 / norme: 1389 mm
- Delémont: 526 l/m2 / norme: 876 mm
- Sion: 414 l/m2 / norme: 583 mm
- Fribourg: 598 l/m2 / norme: 962 mm
Les précipitations de ces 12 derniers mois représentent ainsi entre 60 et 70% de la norme, soit un manque de précipitations de 200 à 400 l/m2 selon les régions!
Un déficit encore plus marqué en 2022
Ce manque de précipitations s'est accentué depuis le début de l'année. Genève n'a ainsi reçu que 230 l/m2 en 7 mois, Delémont 274 mm, Lausanne 328 mm et Sion que 184 l/m2! Le déficit hydrique atteint ainsi parfois plus de 50% dans les cantons de Vaud, Genève, en Valais et au Tessin. Ce déficit est en revanche moins marqué sur le nord, le centre et l'est de la Suisse.

Fig. 1: Écart de précipitations par rapport à la norme en 2022
Une sécheresse très inquiétante
Les conséquences de ce temps inhabituellement sec se font déjà sentir dans bien des domaines. Les cultures souffrent grandement de ce manque de précipitations, alors que la récolte des fourrages pour l'hiver prochain est quasi à l'arrêt. Certains alpages ont ainsi déjà dû redescendre en plaine, notamment dans le Jura, mais la nourriture manque par endroits cruellement. La situation est particulièrement délicate sur le bassin genevois, le long du Jura ainsi que dans le Jura vaudois et au Tessin. Les cours d'eau sont à des niveaux particulièrement bas et la température de l'eau atteint des records. Sans oublier les forêts qui souffrent et qui risquent de passablement s'affaiblir ces prochains mois, alors que les glaciers fondent à vue d'oeil. Cette situation n'est pas propre à nos régions mais concerne d'ailleurs une grande partie du continent.

Fig. 2: Champ d'herbe brûlé par le soleil et la sécheresse au pied du du Jura vaudois
Toujours pas de pluie à l'horizon
La situation deviendra de plus en plus tendue et préoccupante ces prochains jours et ces prochaines semaines, étant donné qu'aucune franche dégradation n'est à l'horizon. Après un pic de chaleur demain et vendredi, les températures baisseront d'un cran ce week-end mais resteront au-dessus des normes de saison. Et si quelques orages pourront éclater en montagne, le temps restera probablement sec en plaine. La suite n'est guère réjouissante avec du soleil et des températures aux environs des 30 degrés en plaine attendus pour la semaine prochaine et probablement jusqu'à mi-août au moins.

Fig. 3: Prévision pour Lausanne jusqu'à mercredi prochain